Accueil > Accueil de nouveaux habitants > Ils se sont installés > Audrey THUILLIEZ de Cévenn’essences à St Bresson
Témoignages
Audrey, enseignante à Montpellier se reconvertit dans la production d’huiles essentielles à St Bresson.
Audrey aspire à ralentir!
Native des Bouches du Rhône, Audrey a fait ses études à Paris. Elle enseigne la chimie à Montpellier tout comme son mari. L’activité professionnelle du couple implique des trajets quotidiens en centre-ville et l’envie d’un autre rythme de vie se fait sentir…
Audrey aspire à ralentir! Elle désire vivre dans un endroit isolé du tumulte de la ville. Pour cela, elle décide de s’orienter vers une activité agricole. Son projet mûrit pendant 4 ans et s’oriente vers les plantes aromatiques et médicinales. Elle suit des formations pour apprendre à extraire les huiles essentielles et part à la recherche d’un lieu où exercer l’activité.
L’accès au foncier fut le plus compliqué. Dans la plaine, les parcelles agricoles, relativement onéreuses lui semblaient plutôt destinées à la culture de la vigne. Elle cherchait aussi des terrains exempt de pollutions chimiques. Les Cévennes s’imposèrent donc… Les Cévennes du Sud, de part la variété des paysages et sa situation en moyenne montagne se prête idéalement aux plantes médicinales. C’est en décembre 2013 qu’Audrey et son mari achètent leur maison à St Bresson.
Suite à l’achat de leur propriété (une vingtaine d’hectares comprenant des parcelles forestières), bénéficiant d’une mise en disponibilité de l’Education Nationale, Audrey met en place son projet. Elle débute la culture, la cueillette et la transformation de plantes sauvages en huiles essentielles et hydrolats en 2016. Convaincue que son projet n’est pas qu’une vue romantique de la vie proche de la nature, elle passe à un mode de vie totalement différent et deux ans plus tard, elle quitte définitivement son emploi pour se lancer à 100% dans l’extraction d’huiles essentielles à base de plantes cueillies ou cultivées par ses soins.
Le terrain se situe sur une poche calcaire entourée de paysages diversifiés ce qui favorise la diversité de la palette végétale. Le volet professionnel démarre en sept 2016. La commercialisation débute dès le printemps 2017 en vente directe exclusivement. Cette première année fut celle de la ‘découverte’: les fournisseurs, les zones de vente et de cueillette…
Audrey décide de se concentrer sur une gamme relativement large d’huiles essentielles mais en petite quantité. Pour la culture, elle a trouvé l’équilibre entre le développement de la plante et sa bonne concentration en huile essentielle car trop d’arrosage ne donne pas de bonnes concentrations et pas assez d’eau nuit au développement du plant! Elle a aussi petit à petit élargi aux plantes qu’elle n’avait pas sur son terrain grâce aux propriétaires qui la contactent pour lui proposer des cueillettes : laurier, thym…
Pour la distribution, elle peut compter sur la boutique Les Paysans du Coin à Clapiers, le marché du mardi au Vigan, des foires au printemps et à l’automne… parce qu’à aujourd’hui le e-commerce reste anecdotique.
Pour 2020, Audrey prévoit de développer sa gamme de savons. Les contraintes réglementaires en matière de cosmétiques étant drastiques, le développement de nouveaux produits se fera au rythme de 2 à 3 par an ainsi que l’ajout de quelques plantes pour la partie huiles essentielles/hydrolats.
La filière des producteurs d’huiles essentielles est assez peu structurée localement mais elle peut compter sur ses pairs pour se donner des coups de main! Audrey pense que les producteurs pourraient trouver des débouchés sur Paris et même à l’international car ils sont d’une part nombreux à exploiter les plantes aromatiques, et d’autre part, le produit est de bien meilleure qualité que ce qui se trouve sur les canaux de vente populaires sur internet.
Ce qui enchante Audrey, c’est de faire visiter sa distillerie et sa propriété. Elle proposera en juillet et août 2020 un atelier pour faire des produits soi-même, des huiles de macération, dans le cadre des Visites de Fermes de Causses et Cévennes.
Côté vie sociale, Audrey apprécie la diversité des personnes rencontrées dans le cadre de son activité par rapport à ‘sa vie d’avant’! Elle se remémore aussi l’accueil qui lui a été réservé. “Le côté bosseur, on fait ce que l’on dit, on rénove la maison, on remet en culture, on défriche… tout cela attire la sympathie de notre voisinage”.
Quels conseils pour les nouveaux habitants?
“Il faut être ouvert mentalement pour apprendre des autres. Mais c’est la même chose avec la nature, on a des surprises et on apprend! Et peut-être aussi souligner, d’un point de vue matériel, que lorsqu’on a la chance, comme moi d’avoir un conjoint qui apporte un salaire fixe, c’est moins de souci pour se lancer dans ce type d’activité!” (Audrey, juin 2020)